Pour l’instant, la carte heuristique est, à mon sens, un très bon
outil pour procéder à une évaluation formative de la compréhension auditive en
langue vivante dans l’enseignement secondaire. Elle permet en effet un
diagnostic relativement aisé de certaines compétences mises en œuvre et ouvre
donc des possibilités en terme de remédiation.
La compréhension orale au lycée du point de vue de
l’institution :
Comment, dans les textes officiels qu’elle publie, l’Education
nationale présente-t-elle la compréhension auditive ? Non pas en tant que
compétence à acquérir grâce à un parcours de savoir-faire à mobiliser. Mais
essentiellement dans l’objectif de l’épreuve d’examen telle qu’elle se présente
pour le baccalauréat depuis 2010. Ainsi, les textes officiels placent le
calibrage de l’épreuve terminale et son évaluation au cœur de la réflexion de
l’enseignant de langue. Les normes autant d’élaboration de documents que de
barèmes sont fortement cadrées et relayées tout au long de l’année.
La carte mentale : une autre manière de concevoir le
barème :
C’est dans ce contexte que j’utilise la carte heuristique. Au lieu
de calibrer mon barème sous forme de colonnes en fonction des niveaux du CECRL
(de A1 à B2), j’en hiérarchise les éléments de la façon suivante :
au centre figure l’essentiel de la thématique ou de la problématique
au niveau 2 se trouvent les axes majeurs du document
aux niveaux 3 et 4 se situent les éléments de détail.
Cette architecture permet de visualiser rapidement ce
qui relève de lacompréhension globale et ce qui relève de la compréhension
de détail.
Un barème sous forme de carte mentale en vue de quelle
utilisation ?
Les élèves réalisent leur compréhension orale. Peu importe qu’ils
se retrouvent en situation d’écoute imposée ou en pratique auto-régulée.
L’essentiel est qu’ils produisent un texte reflétant tout ce qu’ils pensent
avoir compris. Ensuite, je leur remets la carte mentale et, s’ils le jugent
utile, le script de l’enregistrement. A l’aide de ces deux documents, ils
procèdent à l’évaluation de leur production (peu importe encore qu’ils
s’évaluent eux-mêmes ou évaluent leurs camarades : les deux possibilités
sont ouvertes). Pour ce faire, ils soulignent sur la carte mentale tous les
éléments qu’ils ont fait figurer de manière exacte sur leur production.
Ce que dit la carte :
A la fin de l’exercice, on est surpris. Car la carte parle. Elle
permet très souvent dedégager des profils d’élèves. Et qui dit profilage de
compétences, dit perspectives intéressantes en terme de ciblage pour la
remédiation.
Il y a donc le profil Axel : très performant en compréhension
globale, mais qui ne perçoit pas les détails, sans doute faute de vocabulaire.
Il y a aussi Romane qui maîtrisent les détails mais ne parvient
pas à prendre de recul et à dégager le sens global du document.
Il y a Nathan qui ne comprend qu’une seule branche et ne cesse de
tourner autour de celle-ci lors de sa production.
Il y a des élèves qui ne reconnaissent que les mots transparents,
mais sont en capacité d’émettre des hypothèses plausibles intéressantes.
Il y a ceux qui ne reconnaissent jamais les mots transparents car
trop modifiés par la prononciation française à laquelle ils sont habitués.
Il y a aussi des élèves qui voient tout, les meilleurs, qui
naviguent aisément entre les détails repérés et la vision globale livrée par le
document.
Ainsi utilisée, la carte mentale s’avère être un outil de
diagnostic performant et qui a le mérite d’enrichir le processus d’évaluation.
Après ce type de travail, les élèves visualisent mieux ce qu’ils peuvent faire
pour progresser car ils ont identifié leurs points forts et leurs points
faibles.
Source : http://lewebpedagogique.com/aufildestice/2015/03/08/la-carte-mentale-un-outil-devaluation-pour-la-comprehension-orale-en-lycee/
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