Tice et enseignement

Tice et enseignement

mercredi 18 mars 2015

Les TIC au service de l'enseignement

Les TIC au service de l'enseignement

Interview avec Jürgen Wagner
Chargé de mission dans le domaine du e-learning au Landesinstitut für Pädagogik und Medien à Saarbrücken (Allemagne), professeur d'anglais et de français depuis 30 ans et intervenant deconférences en ligne, de congrès et de colloques. Administrateur de nombreux sites, auteur d'une infolettre sur les TIC et d'unguide des bonnes pratiques du Web 2.0 en classe de langue
Quels sont les apports positifs des TIC en classe ? Pour l’enseignant ? Pour les apprenants ?
Les TIC permettent de faire entrer le monde extérieur dans les salles de classe et de traiter de sujets d’actualité en exploitant des documents (texte, audio, vidéo) authentiques. Pour ceux qui s’en servent, elles apportent une plus-value. Un TNI par exemple ne remplace pas uniquement un tableau noir, mais réunit en lui également les fonctionnalités d’un projecteur, d’un haut-parleur, d’un lecteur de CD ou de DVD et permet de sauvegarder des résultats, puis de les réutiliser.
Utiliser des médias qui marquent le quotidien et le style de vie de nos jeunes apprenants ne peut que les motiver. Utilisé de façon adéquate, un téléphone mobile devient un outil d’apprentissage performant tout comme une tablette tactile qui grâce au WIFI permettent une répartition libre des places par comparaison aux labos d’ordinateurs et créent des scénarios pédagogiques inédits. Les TIC offrent des outils gratuits pour l’entraînement des 4 compétences-clef.
Pourquoi les professeurs sont ils toujours réticents à l’intégration des TIC en classe ?
Ce refus des professeurs d’accepter le défi devient compréhensible quand on étudie leur situation. La plupart des enseignants n’ont jamais appris à se servir des nouveaux outils. À ce manque de formation s’ajoute une infrastructure déficitaire qui fait que souvent “on perd son temps”.
L’auto-formation devrait se faire pendant leur temps libre, alors qu'ils sont déjà en surcharge de travail.
Certains ont peur de la perte de contrôle, de la panne devant les élèves, de la perte d’autorité, puisqu'ils croient que ceux-ci sont supérieurs en la matière et n’osent pas faire appel à l’aide des élèves qu'ils valoriseraient ainsi.
Les TIC évoluent très rapidement, mais les usages pédagogiques des TIC évoluent lentement, pourquoi ?
C’est principalement du à l'absence de formations continues ainsi que l’ignorance de modèles pédagogiques (qui existent bel et bien – voir notre guide des bonnes pratiques). Malheureusement la formation aux TIC joue toujours un rôle mineur, même si les instances réclament des compétences dans ce domaine.
Comment intégrer efficacement les TIC dans les pratiques pédagogiques des professeurs des langues vivantes ? Quelques Conseils pour s’approprier les TIC ?
Rien de mieux que des stages de formation pour faire avancer les TIC. Depuis 6 ans je participe au colloque Cyber langues où les participants partagent leur savoir faire. Il faut simplement s’y mettre et avancer par petits pas, plutôt que de viser des méga projets dès le début. Apprendre sur le tas, selon le principe du “learning by doing” et ne pas hésiter à se faire assister par ses élèves. Il existe de nombreux sites pédagogiques et sitographies qui permettent de trouver des repérés
Notre guide des bonnes pratiques comble une lacune en fournissant des “recettes”. Les conférences en ligne gratuites qui accompagnent la parution de notre guide permettent également de voir comment d’autres enseignants ont réussi cette intégration et de discuter avec les intervenants dans une ambiance conviviale.
Pourriez-vous nous donner quelques exemples d’utilisation des TIC  afin de diversifier les modalités pédagogiques?
Les TIC innovent surtout en favorisant des approches collaboratives, comme par exemple l’écriture collaborative en temps réel grâce à un outil gratuit comme FramapadSelon la philosophie socio-constructiviste de Martin Dougiamas, le fondateur de l’ENT Moodle, les apprenants construisent leur propre savoir en interagissant. Ils peuvent collaborer en ligne pour créer une carte heuristique  et partager le fruit de leur travail.
De la même manière ils créent des exercices interactifs grâce à des exerciciels tels que Quizlet oulearningapps – qu’ils mutualisent par la suite. Ils pourraient également élaborer un glossaire sur le vocabulaire thématique ensemble, contribuer à un blog (ou wiki) de classe qui documenteraient leur apprentissage comme une sorte de e-Portfolio.
D’autres  nouveaux formats tel que le webquest (la cyberenquête) mettent également l’élève au centre de son apprentissage et favorisent son autonomie.
Comment évaluer les productions des apprenants à l’aide de TIC ?
Pour documenter l’apprentissage on utiliserait un blog de classe, un ENT (de préférence Moodle), voire un e-Portfolio (Mahara). En jugeant les “performances” des élèves il faudrait surtout tenir compte de l’aspect de la “communication réussie” et moins de la “correction grammaticale”.
Selon vous,  l’éducation à distance est-ce l’avenir de l’enseignement ? Dans ce cadre comment voyez-vous le rôle de l’enseignant ?
L’éducation à distance ne sera jamais qu'un complément de l’enseignement en présentiel. Son but ne sera pas de remplacer les “vrais” professeurs. Le rôle du professeur “dans le cyberespace” change de celui du tenant de tout le savoir à celui d’un modérateur, d’un “facilitateur”, il perd son statut “d’autorité unique”.
Pourriez vous nous parler de votre livre, nous en faire une petite présentation ? 
Le titre “guide pratique du web 2.0 en classe de langue” décrit bien son utilité. Il y a 35 articles, la plupart en allemand, mais bon nombre en français, anglais ou espagnol, écrits par:
  • des enseignants tous animés par l’esprit de partage
  • des praticiens qui cumulent de longues années d’expérience
  • des formateurs actifs dans la formation des professeurs de langue
  • des spécialistes des TIC
  • des webmestres de blogs à vocation "éducative"
  • des organisateurs et intervenants de conférences en ligne
Nous avons reçu du “feedback” très encourageant d’institutions qui s’occupent de la formation de futurs professeurs, de professeurs de didactique à l’université, de bibliothèques. On nous félicite régulièrement des “webinaires” lors desquels les auteurs fournissent leurs compte-rendus d’expérience.
Après la lecture du guide, l'enseignant sera à même de bénéficier du potentiel didactique du web 2.0. Ce web 2.0 est par définition un web participatif. Alors, mettez la main à la pâte et bonne réussite!

Source:http://www.bonjourdefrance.com/exercices/contenu/20/civilisation/604.html

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